"La décélération bien plus forte que prévue des créations d’emplois aux Etats-Unis en avril a soutenu fortement tous les actifs en fin de semaine. Notamment, la bourse américaine s’est emballée avec l’indice S&P 500 progressant de plus de 1% alors que le Nasdaq gagnait près de 2%, anticipant rapidement que la Fed pourrait adopter plus rapidement une politique plus accommodante. Ceci se reflétait aussi dans la forte chute des taux à long terme. Le taux à 10 ans américain perdant presque 8 points de base", souligne La Banque Postale AM.

"Il faut certainement se préparer à des mouvements abrupts sur les marchés dans les mois à venir. En effet, le ralentissement économique américain que nous prévoyons risque d'avoir des sursauts et des trous d'air, alors que l'inflation elle aussi n'aura pas un parcours linéaire. En revanche, ce qui est certain est que la Fed nous a déjà donné son mode opératoire. La prudence va dominer. Un chiffre ne suffira pas à changer sa politique", précise l'asset manager.

"Le chiffre de créations d'emplois, à 175 000, a été bien en-dessous des attentes (+240 000 emplois) pour la première fois depuis le début d'année. Cette baisse est encourageante pour réduire les tensions sur le marché de l'emploi, mais pas suffisante. En outre, la baisse s'explique par une disparition abrupte des nouveaux emplois dans le secteur public. Il faudra attendre pour déterminer si nous sommes enfin entrés dans une phase de refroidissement du marché du travail", poursuit La Banque Postale AM.

"La très légère hausse du taux de chômage, venant de l'enquête auprès des ménages, à 3,9%, traduit un flux d'entrants sur le marché du travail plus fort que les créations d'emplois. Ceci est positif.

En outre, la modération de la hausse de la progression des salaires sur le mois est aussi une bonne nouvelle, mais en glissement annuel on est toujours à 3,9%, soit un niveau incompatible avec l'objectif de 2% d'inflation de la Fed.